Se régaler en soignant sa silhouette, en évitant la gastro-entérite : une riche idée pour les fêtes



Chères et Chers Ami(e)s,

Les pauvres sont gros parce qu’ils mangent ce avec quoi les riches font leur beurre, c’est notoire.
Mais assez ri. Ces mêmes pauvres se gavent de mauvaises graisses que la télévision (qu’ils regardent toute la journée) leur vend comme un luxe dont on ne saurait se passer, bref ; ces gens sont incapables de discernement et de bon goût et ils n’ont aucun sens de l’économie, de la diététique, de rien ; il est temps que vous, Ami(e)s biens né(e)s, vous leur montriez charitablement la voie, le régime à suivre, à l’occasion des fêtes de cette fin d’année. Je vais le faire moi-même avec un pauvre que je connais de vue.

Juste une fois, bien entendu, puisqu’il n’est pas question de nous priver nous-même de ce qui rend nos existences si digestes.

Je vous prie, Chères et Chers Ami(e)s, d’offrir à quelque famille de ces gros nuls – que vous connaîtriez de réputation par votre personnel de maison – l’une des publications du cabanon d’éditions SAM SUFY. C’est une petite association de notre région Vinlandaise. Je les connais ; ils ne pèsent pas grand’chose en termes économiques, mais pour des déclassés, ils ont de la tenue.

Les petits livres illustrés qu’ils éditent font d’excellents cadeaux à pauvres, amusants et pédagogiques. Les sujets abordés sont d’un cru… Les noms des orteils, la masturbation, l’utilité de la PCD, « La Mort comme Nourriture », amuseront ces êtres simples, et les pousseront peut-être à réfléchir ou à rire un moment, ce qui brûlera toujours quelques graisses. De plus, notre budget bienfaisance ne sera pas grevé, et notre solide sens des réalités sera récompensé, puisque ces livres ne coûtent pas plus de six euros la pièce.

Pour ma part, j’offrirai « La Mort comme Nourriture », de Patrice Caumon, à un jeune clochard adipeux (« SDF » est d’un triste…) de ma ville de Port-au-Vin. Il m’a tout l’air de savoir lire ; il vit dans un journal gratuit avec son gros chien, m’a dit Monseigneur Pastis. Je lui offrirai également « Savoir Faire », de notre cher HBL, parce qu’il paraît qu’il ne sent pas très bon.

Je vous embrasse, mes Chères et Chers, très très très amicalement.

Régine de Bachard de Pillon-Guillangue